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    *C’est ainsi que je désigne le pouvoir de l’ «équipe » de soignants dans le milieu fermé de l’hospitalisation, ici à La Réunion, face à nous, clients du commerce du soin.

     

    Un récent accident m’a amenée à redécouvrir le milieu hospitalier du pays. (Je dis « redécouvrir » parce que j’ai eu le privilège de n’avoir pas à être hospitalisée depuis plusieurs décennies : mes références dataient, c’est clair ! – je tiens à dire que mes dernières hospitalisations [années 80 ?] s’étaient déroulées sans aucun problème ; et au CHD, et à la clinique Sainte Clotilde.) Admise en urgence, le 13 octobre dernier au CHU, j’y ai passé trois jours ; puis j’ai été transférée à la clinique Saint Vincent (qui m’a été présentée comme un « Centre de convalescence »…) pour deux mois d’immobilité médicalement imposée, dans une ambiance étrangement…inhospitalière ! – et donc peu appropriée à remettre sur les rails une « patiente » tombée là juste un peu cassée, mais saine de corps et d’esprit.

     

    À savoir que dans ce département, dont la population a plus que doublé en cinquante ans, l’absence de prévisions des politiques en matière de logements se manifeste tout autant pour les lits hospitaliers – où l’on voit des cadres du CHU organiser des déménagements nocturnes de « patients » afin de les apparier par sexes…oui ! -  Et où demander à disposer d’une chambre individuelle  à la clinique Saint Vincent relève d’une prétention déplacée…Il m’a donc été donné d’y être l’objet d’originaux « appariements » avant d’obtenir – à l’arraché – une chambre particulière.

     

    Après m’être durement heurtée, des années durant, aux pouvoirs dévoyés des services de l’État, des médias, de la Justice et de l’Église, je croyais avoir fait le tour des grossiers abus de pouvoir tels qu’ils se pratiquent « spécifiquement » à La Réunion. Pas du tout ! Il aura fallu cet accident, me précipitant brutalement en situation de dépendance, pour découvrir que je n’étais pas quitte…

     

    S’il est naturel et souhaitable que ceux qui portent la responsabilité de la santé, parfois de la vie, disposent des pouvoirs des « sachants », les vulgaires abus de pouvoirs auxquels ils peuvent s’adonner, face à des « patients » considérés à priori comme des décérébrés, ne sont pas admissibles. Je ne les ai donc pas admis, jours après jours, en une résistance inhabituelle en ces lieux où EXIGER d’être soigné et respecté demande une belle persévérance.

     

    Ma démarche – là encore – est de dire ce que la plupart taisent, au grave préjudice de la qualité des soins. Si « Zinfos » publie ce courrier, j’annonce une suite sur des originalités de fonctionnement qui méritent d’être dénoncées et combattues…

     

    Lors de ma formation hospitalière en 58-59, le sujet de réflexion du moment -  dans le domaine de la Santé -  était l’« Humanisation des hôpitaux » ; soixante ans plus tard il va falloir se remettre à réfléchir…

       

    (Cet article a été publié sur « Zinfos 974 » ce jour 05 Avril 2016. J’y ai simplement mis en clair les établissements dont il est question : CHD, CHU, Clinique Sainte Clotilde et Clinique Saint Vincent ; le tout, à Saint Denis.)

     

     

     


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